




SALTILLO, ROQUEFORT
A
Roquefort, en ce dimanche 14 août 2016, les novillos marqués du
prestigieux fer de Saltillo ont tous offert des combats de haut niveau,
développant des qualités de bravoure et de noblesse que l'on observe
rarement avec une telle constance dans une plaza de toros. En
témoignent les 16 piques sérieusement poussées dont deux chutes
obtenues à la régulière. Ensuite, malgré des lidias parfois
approximatives, tous avaient des charges qui permettaient de se
confier, de pratiquer le toreo pur et de couper des oreilles.
Après la terrible corrida de Madrid lors de la dernière San Isidro,
quasiment illidiable de l'avis général, la surprise était de taille et
de nature à changer le regard que l'on porte sur la ganaderia. Certains
auront sans doute trouvé que la balance avait cette fois trop penché du
côté de la facilité. Et c'est vrai que, au troisième tiers, les charges
pastueñas dominèrent. Mais il est bon de rappeler que ce comportement
est dans la logique de cet encaste qui, de Guerrita à Joselito, fut
longtemps recherché par les meilleurs matadors et dont la "dulzura" a
séduit l'aficion mexicaine.
Ce que l'on peut souhaiter aujourd'hui, c'est que le mundillo ne fasse
pas payer trop cher à José Joaquin Moreno de Silva la corrida de
Madrid. La novillada de Roquefort vient à point pour montrer qu'il y a
dans cet élevage des trésors de bravoure que, par les temps qui
courent, il serait catastrophique d'ignorer. Et l'on peut même se
prendre à rêver à un renouveau de l'élevage. Après tout, Felix Moreno
Ardanuy, le grand-père de l'éleveur actuel avait déjà réussi à redonner
tout leur lustre aux Saltillo qu'il avait rachetés au début du siècle
dernier. Plus près de nous comment ne pas penser aussi à la réussite de
Victorino Martin avec les cousins saltillos passés par le comte de
Santa Coloma ... Ojala!
Velonero





|
|